Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • La belle endormie (2)

    66730eae375fbd9161a710710985fa52.jpg

    2ème partie :

    A la suite de cette entrevue, je suis retourné dessiner cette belle auto pendant l’hiver et les quelques habitués du parking souterrain devaient me prendre pour un doux dingue ; pour le commun des mortels cet engin devait apparaître comme une chose inerte et poussiéreuse mais, à force de venir la détailler (en effet, en allant travailler je passais régulièrement la voir), je m’imaginais au volant de la belle derrière ce magnifique volant 4 branches, assis dans le cuir avec les boiseries…accompagnée de ma famille.

    Les amis de l’Amicale sont également venus la découvrir et faire un état des lieux plus poussé révélant notamment une mécanique à revoir mais un état globalement sain; nous avosn même découvert les marques de craie laissées par les ouvriers de chez Salmson ; très confiant, le propriétaire nous avait même laissé les clés de la bête mais il n’était pas prudent de la faire tourner.

    Après cette visite, les amis m’ont fait parvenir la fiche d’identité de cette belle endormie:

    C’était donc une Salmson S461 cabriolet de 1950, noire à l’origine…chassis 63126 - type 61 - caisse n°92

    Livré le 27 janvier 1951 à Mazamet. Le moteur porte le numéro 107-6 avec boite MAAG ztr carburateur Zénith type 36 TH.

    En accessoires étaient notés phares anti-brouillard Cibié - sabots d'ailes - lettre "F" et numéros méralliques.

    Un soir de mars 2004, le téléphone a retenti chez nous…c’était le propriétaire de la Salmson qui m’avertissait qu’une personne se déplaçait de Lille le lendemain pour venir la voir ; il me demandait si j’étais toujours intéressé et, dans l’affirmative, il nous laissait jusqu’au lendemain matin pour prendre une décision ; l’absence de délai et l’urgence soudaine (difficilement compréhensible) de se séparer de l’auto ne nous ont pas permis d’agir et l’auto a été vendue.

    Sur le moment un peu de déception mais, avec le recul, je me dis que le destin a bien fait les choses car, maintenant, nous sommes les heureux propriétaires d’une Salmson ce qui nous a permis de rencontrer des gens passionnés ; ainsi est née une complicité entre générations et un passage de témoin afin que les vieilles autos continuent à rouler. Sans compter que notre auto possède également une histoire ce qui revêt une importance toute particulière à nos yeux car derrière ces engins il y a les êtres humains.

    Ah oui pour l’anecdote nous avons découvert « notre » cabriolet dans les pages d’annonces d’une revue spécialisée quelques temps plus tard avec un prix de vente substantiellement majoré ; il se trouvait toujours dans le département…qu’est devenue la belle ???

  • La belle endormie (1)

    ab68463d08672c849364467adbffd60f.jpg

    1ère partie : la découverte

     

    Le Mans, hiver 2004, 8 heures du matin…je me rends à mon travail à pied (un vrai luxe)et, par hasard, je croise un copain avant d’aller travailler.

    - Tiens, salut Jean-Marie, dis donc, toi qui apprécie les Salmson j’en ai vu une pas loin

    - ah tu es certain ?

    Sur le moment je demeure incrédule mais il avait éveillé ma curiosité aussi je lui demandais à quel endroit

    - à 50 mètres dans un parking souterrain place de la R.

    - non, incroyable !!!

    Rapidement, je me dirige vers cet endroit pour y découvrir effectivement une …Salmson ; il avait raison le bougre et en plus pas n’importe laquelle ! Déjà que ces autos possèdent une personnalité attachante mais là je me trouve devant un cabriolet S461 d’après guerre qui trône dans l’entrée du parking sous les lumières ; les palpitations cardiaques s’accélèrent car l’auto décapotée se laisse admirer et en particulier ce bel intérieur cuir entièrement d’origine qui dégage une odeur inimitable.

    Après renseignements pris auprès du gardien cette auto appartient à un ami du propriétaire du parking…que je contacte par téléphone pour apprendre que la belle appartient à un de ses amis et qu’éventuellement elle serait à vendre.

    A vrai dire, dans un premier temps, plus que l’achat je souhaite connaître l’histoire de cette auto que je voyais pour la première fois dans la Sarthe (je n’étais pas le seul) et je prends contact avec le propriétaire qui me reçoit dans sa joaillerie où il exerce son art.

    Un monsieur âgé mais avec l’œil pétillant me reçoit ; bien qu’ayant possédé plusieurs autos anciennes, il n’est pas réellement passionné et il a gardé celle là car il résidait en campagne et pouvait ainsi la conserver à l’abri ; vieillissant, il souhaitait revenir en ville mais pas de place pour la Salmson.

    Je lui demande alors pourquoi cette marque et il me conte l’achat de cette auto tout en m’avouant qu’il cherchait une Delahaye 135 cabriolet mais, devant le prix de ces modèles, il a abandonné ; ainsi, il a donc trouvé la Salmson chez un professionnel de Touraine en 1978 et il l’a fait repeindre en deux teintes mais le reste a conservé son aspect d’origine. Du reste, cette auto a peu roulé entre ses mains car elle n’est jamais sortie du département de 1978 à 2003 et encore sa seule sortie consistait à emmener son épouse à la messe le dimanche (dixit l’intéressé).

    Une heure passe rapidement à la fin de laquelle je lui demande la permission de réaliser quelques croquis de l’auto et de faire part de ma « découverte » aux personnes de l’Amicale Salmson.

    Découvrant ma passion pour le dessin, nous évoquons les bijoux, son métier, le désintérêt de ses enfants pour la Salmson qu’il souhaite vendre…enfin il ne sait pas trop ce qu’il va en faire.

    Devant mon intérêt il me promet de m’avertir quand il serait décidé…

    (à suivre…)