Un salon antiquaires et peintres, pourquoi pas m’étais je dit l’hiver dernier lorsque j’avais vu l’affiche chez l’antiquaire organisateur. Trois dates étaient proposées mais, pour nous, seul le 6 juillet demeurait possible ; aussi, de bon matin direction le sud de la Sarthe et quel bonheur de parcourir cette belle route en (re) découvrant un magnifique paysage.
Arrivés sur place, ambiance sympa…et, avant même de s’installer, j’aide mon voisin de peintre à monter son stand pour suspendre ses toiles, çà démarre fort !
Notre emplacement s'avère plus grand que prévu ; je ne sais pas si l’organisateur a pensé que nous aurions une consommation de bouteilles effrénée mais, toujours est-il, que nous n’étions pas loin du conteneur spécial « verres »…environnement un poil désagréable que nous avons fini par oublier…
Une fois nos aquarelles et dessins installés sur nos chevalets d’époque (antiquités, antiquités non ??), notre peintre-bricoleur a tenté une approche du sport automobile de 1906.Voilà le dialogue :
- Elle est très sympa votre aquarelle de tracteur.
Moi, croyant n’avoir pas bien compris, je lui fais répéter et il me confirme ce qu’il a dit, pensant sincèrement me complimenter pour le véhicule bleu fonçant à toute allure dans les champs colorés de l’été sarthois.
Moi tout sourire
- Euh, ce n’est pas franchement un tracteur, c’est une automobile de course de 1906, une Clément-Bayard, la formule 1 de l’époque si vous voulez…regardez il y a même les deux roues de secours à l’arrière (ce que je n’ai jamais vu à l’arrière d’un tracteur) !
Mon peintre devient rouge, mais rouge….ne sait plus quoi dire et dans ses yeux je lis son embarras d’avoir dit une grosse c………
- Ne vous inquiétez pas, je ne fais pas de contrôle continu sur l’histoire du sport auto.
Et je pars à rire car celle la on me l’avait encore jamais faite.
Il se détend et rit également soulagé que je ne lui en tienne pas rigueur.
La matinée se passe tranquillement ; j’en profite pour dessiner des croquis allongé dans ma chaise longue réussissant à faire un logo pour le blog ; un couple d’anglais férus d’automobiles vient discuter ; en effet, ils ont reconnu la croix de Saint André caractéristique de la marque Salmson car ils ont possédé trois modèles. Désormais, ils vivent dans le sud de la Sarthe toujours passionnés de vieilles automobiles puisqu’il souhaite se rendre au prochain Le Mans Classic avec leur torpédo Crossley de 1927…
La mi-journée est déjà bien avancée lorsque des amis viennent nous retrouver pour improviser un pique-nique sous le parasol ce qui donne un petit air de vacances…manque plus que la mer !! Moment bien agréable.
Pendant que mes amis et mon épouse partent se promener parmi les antiquités, je me retrouve seul ; c’est à ce moment que choisit mon autre voisin de stand pour venir discuter…et de quoi, je vous le demande??
Eh oui de sport automobile car il a été un des participants de la coupe R12 Gordini 1971 ; et c’est parti :
« Ah vous savez on allait chercher directement notre voiture de course à l’usine, y’en avait 200, pas une de plus, c’est pas comme maintenant ; on n’avait pas de sponsors , Elf nous payait l’essence de la course mais pas celle pour les déplacements, Champion nous achetait les bougies et pour les amortisseurs j’ai gardé les mêmes toute la saison ; çà sent le vécu et les anecdotes se succèdent quand son épouse le hèle plusieurs fois car il a des clients (lui)…; peu motivé, il repart et je ne le reverrais pas car nous devons retrouver notre fille à la gare du Mans laissant le stand à nos amis qui ont la grande gentillesse de rester jusqu’à la fin de l’expo.
C’était un dimanche à la campagne où l’on constate qu’il reste encore beaucoup de travail à faire pour que les ancêtres automobiles ne soient plus confondus avec des tracteurs !!!
