Le bleu Ecosse
Une auto de course avec son aileron de squale derrière le pilote, cela vous rappelle quelque chose ?? Eh oui…la fameuse Jaguar D qui, soit dit en passant, a également couru sans cet appendice.
Il y a 50 ans elle brillait aux 24 heures du Mans non seulement parce qu’elle avait remporté la victoire avec l’Ecurie Ecosse mais aussi parce que sur les six premières autos qui terminent l’édition 1957, cinq Jaguar D sont présentes.
Personnellement j’en possède deux…ne croyez pas cependant que je sois l'héritier d'une fortune colossale car ce sont deux Solido à l’échelle 1/43ème (une British Racing green et l’autre bleu France) dont la peinture a souffert des affres de la compétition…de la cour de récréation ; mais attention les résultats étaient là car la suspension brevetée S.D.G.D la rendait quasi imbattable.
Plus tard, j’ai réalisé plusieurs aquarelles essentiellement en version Ecosse car j’aime beaucoup ce bleu…ce qui m’a permis de rencontrer un Ecossais propriétaire d’une magnifique réplique de D réalisée à partir de pièces d’origine et accréditée par Jaguar Ltd ; descendant des Highlands, plusieurs années de suite, pour assister aux 24 Heures nous avons sympathisé et, un mercredi avant le début de essais, il m’a proposé de couvrir trois tours du grand circuit…bon d'accord ce n’était pas vraiment autorisé mais nous avons eu de la chance.
Si le premier tour c’était pour voir, mon pilote du jour a fait chauffer la gomme de ses Dunlop dès le deuxième et je me souviendrais longtemps du passage du virage d’Indianapolis en dérive parfaitement maîtrisée…un grand moment de bonheur où la vitesse se mêlait aux odeurs et au bruit du XK.
Depuis, le temps a passé et, malheureusement, je n’ai plus de nouvelles de l’auto et de son propriétaire ; je crois même qu’il s’est séparé de cette Jaguar mais au moins il lui reste deux aquarelles...et moi au moins des photos.
Amicalement.
Jean-Marie
Commentaires
Je la possède également en miniature mais au 1/41 ème de marque POLITOYS : malgré quelques fissures du plastique, je ne veux pas m'en séparer, surtout dans ce bleu magnifique...
Beau souvenir!
Il te reste bien plus que ces deux aquarelles, à en juger par l'évocation brève des trois tours de circuit!
C'est vrai que cette robe sied parfaitement à la ligne de ce modèle Jaguar.
Bonne continuation.
Tes croquis sont toujours aussi réalistes!
Stéphane
Ah ! La Jaguar D Solido ! Première petite voiture à suspension, ce qui lui offrit de nombreux titres en récré. Non pas qu'elle fut la plus rapide - la Talbot-Lago Dinky était plus vive - mais elle ne capotait pas !
J'en connus deux également, la première glissa furtivement de ma poche alors que j'étais penché en avant au bord du bassin du Luxembourg à Paris ... Plouf ! Plus d'auto.
La seconde fut acheté illico "au voilier bleu" dont la dame me connaissait bien. Hélas, elle n'avait pas cette cocarde sur la dérive (pas la dame, la D) dont seuls les premiers modèles étaient équipés. J'appris bien plus tard que j'avais laissé filer dans l'eau une auto devenue rare.
Deuxième choc émotif avec la D : Le Mans bien sûr. Pas 55, ni 56, ni 57, mais 1966. Une vraie Jaguar D avec deux anglais, garée devant la gare du Mans avant de reprendre - courageusement - la route le dimanche soir vers le ferry. Après quelques mots avec les "pilotes" nous tombâmes d'accord : la P3 valait toutes les Ford, la beauté avait quand même gagné malgré le triplé américain !
Il y a comme ça des moments où la grâce d'un dessin fait se rejoindre les hommes dans des situations inattendues. Votre aquarelle du souple félin de l'Ecurie Ecosse le montre bien. Merci pour ça.