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Arbres à cames et poils de martre - Page 110

  • La belle endormie (1)

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    1ère partie : la découverte

     

    Le Mans, hiver 2004, 8 heures du matin…je me rends à mon travail à pied (un vrai luxe)et, par hasard, je croise un copain avant d’aller travailler.

    - Tiens, salut Jean-Marie, dis donc, toi qui apprécie les Salmson j’en ai vu une pas loin

    - ah tu es certain ?

    Sur le moment je demeure incrédule mais il avait éveillé ma curiosité aussi je lui demandais à quel endroit

    - à 50 mètres dans un parking souterrain place de la R.

    - non, incroyable !!!

    Rapidement, je me dirige vers cet endroit pour y découvrir effectivement une …Salmson ; il avait raison le bougre et en plus pas n’importe laquelle ! Déjà que ces autos possèdent une personnalité attachante mais là je me trouve devant un cabriolet S461 d’après guerre qui trône dans l’entrée du parking sous les lumières ; les palpitations cardiaques s’accélèrent car l’auto décapotée se laisse admirer et en particulier ce bel intérieur cuir entièrement d’origine qui dégage une odeur inimitable.

    Après renseignements pris auprès du gardien cette auto appartient à un ami du propriétaire du parking…que je contacte par téléphone pour apprendre que la belle appartient à un de ses amis et qu’éventuellement elle serait à vendre.

    A vrai dire, dans un premier temps, plus que l’achat je souhaite connaître l’histoire de cette auto que je voyais pour la première fois dans la Sarthe (je n’étais pas le seul) et je prends contact avec le propriétaire qui me reçoit dans sa joaillerie où il exerce son art.

    Un monsieur âgé mais avec l’œil pétillant me reçoit ; bien qu’ayant possédé plusieurs autos anciennes, il n’est pas réellement passionné et il a gardé celle là car il résidait en campagne et pouvait ainsi la conserver à l’abri ; vieillissant, il souhaitait revenir en ville mais pas de place pour la Salmson.

    Je lui demande alors pourquoi cette marque et il me conte l’achat de cette auto tout en m’avouant qu’il cherchait une Delahaye 135 cabriolet mais, devant le prix de ces modèles, il a abandonné ; ainsi, il a donc trouvé la Salmson chez un professionnel de Touraine en 1978 et il l’a fait repeindre en deux teintes mais le reste a conservé son aspect d’origine. Du reste, cette auto a peu roulé entre ses mains car elle n’est jamais sortie du département de 1978 à 2003 et encore sa seule sortie consistait à emmener son épouse à la messe le dimanche (dixit l’intéressé).

    Une heure passe rapidement à la fin de laquelle je lui demande la permission de réaliser quelques croquis de l’auto et de faire part de ma « découverte » aux personnes de l’Amicale Salmson.

    Découvrant ma passion pour le dessin, nous évoquons les bijoux, son métier, le désintérêt de ses enfants pour la Salmson qu’il souhaite vendre…enfin il ne sait pas trop ce qu’il va en faire.

    Devant mon intérêt il me promet de m’avertir quand il serait décidé…

    (à suivre…)

  • Bentley...le mythique tourer

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    Je rebondis sur l’intervention de MDU sur les tourers Bentley de Stanley Mann.

    Ces autos m’ont toujours attiré… est-ce du à John Steed et à son élégance à toute épreuve...je ne saurais dire mais ce dont je me souviens très bien, lorsque j’étais adolescent, c’est d’avoir pris mon vélo et mon petit 24x36 de l'époque pour aller découvrir à l’hôtel Moderne, siège historique des Bentley boys, une concentration de ces vieilles ladies un soir d’été.

    Malheureusement,  mes photos se sont avérées minables car je n’avais pas de flash, pensant bien naïvement que les lumières extérieures suffiraient…mais difficile d’exprimer ce que j’ai ressenti à la vue de ces autos bref ce fût un choc même si un certain alsacien d’origine italienne les a affublé du titre de "camion le plus rapide du monde".

    Ceci étant dit, j’ai eu le loisir de les admirer de nombreuses fois car leurs propriétaires sont des inconditionnels des 24 heures du Mans ; à ce propos, lors d’une édition de cette course, j’essayais de trouver une place sur un des parkings pour ma Traction 11CV légère et, oh surprise, j’aperçois un groupe de personnes lever les bras en me faisant signe de venir…et là je découvre un nid d’autos anciennes britanniques dont deux tourers Bentley pare-brise baissé (of course) sur lequel trônaient des coupes de Champagne…ils ont poussé un peu leurs autos pour me faire une petite place ; discussions et dégustation de l’excellent breuvage m’ont fait rater le départ mais quel souvenir ; pour eux, l’automobile ancienne se doit de rouler et ils ne comprenaient pas l’absence d’autos anciennes françaises.

    De même, lors du pesage des 24 heures 79 Alain de Cadenet pilote et constructeur british émérite est arrivé au volant d’un tel engin…effet spectaculaire garanti (il reviendra une autre année avec une Alfa Roméo 8C…un homme de goût assurément)…toute une époque où son Bedford d’assistance véhiculait un V8 Cosworth que l’on pouvait qualifier de bien huilé !!

    Dix ans après, ma seconde aquarelle représentait le tourer Bentley victorieux en 1927 (voir la galerie sur les 24 heures du Mans) et je n’en menais pas large car c’était également mon premier grand format mais dessiner de tels engins (à défaut d’en posséder une) est un vrai régal. Tous les ans je ne peux m’empêcher d’en croquer…

    Le mot de la fin à Alan un anglais retraité vivant dans la Sarthe et propriétaire d’un 3 litres tourer (le plus sobre, celui que je préfère) :

    « Tou sais Jean-Marie la Bentley je l’ai acheté quand j’étais jeune étudiant et pouis j’ai rencontré mon épouse et depouis j’ai toujours gardé les deux »…ainsi, leur histoire d’amour dure depuis 50 ans !!!

    Jean-Marie

  • Vivement l'année prochaine

    66409050bbb97289c299ec11096de45b.jpgLa semaine des 24 heures fût riche en dessins mais également en rencontres avec le public, avec des potes que l’on retrouve tous les ans et avec des gens de la course.

    Tout a commencé par le pesage où j’ai fait la connaissance de quelques membres de diverses écuries et notamment du responsable de la Corvette n°63, Dave Bings (orthographe non garantie !); cette année les Américains avaient fait fort en présentant leurs deux autos en chemisettes Hawaï agrémentées de dessins imprimées représentant l’intégralité de la gamme Corvette…tout ceci avec les Beach Boys comme fond musical ce qui égayait un pesage que j’ai trouvé très formaliste.

    Dave m’a vu croquer " son " auto et tenait absolument à acquérir le dessin ce que je n’étais pas forcément prêt à faire…mais nous étions convenus de nous revoir le jeudi sur le circuit où je devais continuer ma funeste entreprise qui consiste à " croquer " de l’ancienne.

    Ce jeudi, direction le circuit pour découvrir le plateau de Le Mans Legend ; question découverte çà partait mal : aïe, aïe les personnes d’une société de sécurité privé, sympas au demeurant, ne veulent pas me laisser passer avec mon billet et me conseillent de m’adresser aux personnes de l’A.C.O…qui eux découvraient qu’il existait un tel plateau…bref, j’ai pu pénétrer dans le paddock de Le Mans Legend et je remercie les organisateurs britanniques de me l’avoir permis car, sans eux, point de salut (j’ai du recommencer le samedi après-midi les mêmes tergiversations).

    D’autres, bien malheureusement, n’ont pas eu cette chance malgré leurs protestations légitimes…merci le carnet.

    Je n’avais que l’embarras du choix mais j’ai du composer avec la météo très capricieuse et également avec le calendrier…eh oui, la fête des pères étant proche, des djeunes british m’ont demandé de dessiner l’auto de leur père et au final je n’ai pu réaliser qu’une Lotus Eleven…car j’ai craqué sur d’autres et le temps a passé.

    En repartant en milieu d’après midi, je n’avais pas vu Dave et j’étais persuadé qu’il m’avait oublié ou tout simplement débordé par les préparatifs des essais du soir.

    De toute manière, la préoccupation du moment se résumait à finir l’aquarelle que je devais présenter à Saint Saturnin le lendemain et finir de préparer l’exposition pour que le chargement de la MGB GT ne soit qu’une formalité.

    Ah le British Welcome toujours aussi convivial et j’en profite pour remercier le couple d’amis qui a assuré avec brio le ravitaillement mais également la présence sur le stand ; merci également à ceux et celles qui sont passées nous dire un petit bonjour.

    Si la rencontre évoquée dans un autre message a été inoubliable, resteront dans ma mémoire le couple de britanniques venus par la route avec un somptueux cabriolet Lancia Dilambda de 1932 ainsi que le propriétaire de l’Healey Elliott du Mans 1949 (qui a craqué sur les aquarelles ce dont je n’étais pas peu fier, je l’avoue) sans compter sur Mike et son tourer Lagonda…

    Le week-end, toujours muni du fameux carnet, mon épouse m’a déposé avec ma fille sur le circuit afin de voir la course ; cette année, malheureusement, elle n’a pas assisté à l’épreuve car notre fils s’est cassé la cheville ; installés dans le Dunlop, nous avons discuté avec des techniciens de chez Michelin, toujours sympa de découvrir les hommes qui sont derrière la scène aussi importants que les machines ; quelques averses conséquentes sont venues ponctuer l’après midi et ont pimenté le début de course ; le lendemain, toujours munis de notre beau parapluie, sage précaution qui nous a permis de rester relativement secs, nous sommes revenus au même endroit jusqu’à l’arrivée.

    Profitant de la réapparition du soleil le dimanche matin j’ai pu " attaquer " une Jaguar XK120 qui attendait sagement ses propriétaires devant l’ancien musée sachant que la veille c’était un tourer Bentley 3 litres qui avait subi le même sort.

    Lundi midi le téléphone sonne à la maison…c’est un ami de Dave au bout du fil ; il ne m’a pas oublié et me donne rendez vous en fin d’après midi pour acheter le dessin ; bon il faut bien reconnaître que pour les Américains la géographie reste un domaine inconnu et, après trois quarts d'heure de retard, il débarque place des Jacobins avec sa petite famille…heureusement ma femme et moi l’attendions à la terrasse d’un café à profiter de cette fin d’après-midi ensoleillée.

    Nous engageons la conversation et évoquons la rude bataille que son écurie a livrée avec les DBR 9 de chez Aston-Martin pendant que son épouse découvre le dessin ; après quelques minutes et avec mon vocabulaire laborieux, nous nous disons au revoir et pourquoi pas à l’année prochaine !

    Jean-Marie